Les deux ONG soulignent le rôle important des banques suisses dans le commerce mondial du charbon, responsable de l’émission de milliards de tonnes de CO2. Ils appellent la Confédération à agir.
Quelque 40% du charbon mondial s’échange depuis la Suisse, alors que le pays s’est engagé à sortir complètement de cette source d’énergie, dénonce l’ONG Public Eye, en marge de la COP27.

« Notre pays compte aujourd’hui 245 entreprises actives dans le charbon », indique lundi l’organisation non gouvernementale (ONG) Public Eye dans un communiqué. Les émissions cumulées liées à l’extraction, au transport et à la transformation en électricité du charbon échangé en Suisse correspondent à quelque 5,4 milliards de tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère chaque année, estime l’ONG. Un chiffre supérieur aux émissions annuelles des États-Unis.

Selon un récent rapport de Public Eye sur l’industrie, les banques suisses ont « prêté 3,15 milliards de dollars à l’industrie houillère suisse » depuis que la Suisse a signé l’Accord de Paris en 2015. La Suisse s’est néanmoins engagée à sortir complètement de cette source d’énergie « la plus polluant dans le monde », rappelle l’ONG.


Les banques cantonales visées

Le Credit Suisse a fourni plus de la moitié des fonds, tandis que les banques cantonales de Zurich, Vaud et Genève figurent également parmi les donateurs. Or, l’actionnariat public de cette dernière « inviterait (…) à davantage de respect des engagements politiques de la Confédération », pointe Public Eye.

Le Credit Suisse, la Banque cantonale vaudoise ainsi que la Banque cantonale genevoise ont exprimé leur étonnement face à ces chiffres, dimanche dans le «19h30». de la RTS. « Nous nous engageons à réduire nos émissions financées dans les secteurs du pétrole, du gaz et du charbon de 49% d’ici 2030 et de 97% d’ici 2050 », a déclaré le Credit Suisse par écrit.
Public Eye demande dans une pétition au Conseil fédéral et au Parlement de prendre des mesures pour « un abandon complet de ce business qui tue le climat » d’ici 2030.


Stratégie suisse « insuffisante »

Dans un communiqué publié lundi en marge de l’ouverture de la COP 27, l’ONG Greenpeace estime pour sa part que « la place financière suisse est sur une trajectoire allant jusqu’à 4°C en réchauffement ». Elle regrette que, sept ans après l’adoption de l’Accord de Paris, la Suisse « ne dispose toujours pas de directives contraignantes pour réduire les dommages climatiques dont la place financière et la Banque nationale suisse sont responsables ».

Plus généralement, Greenpeace estime que la stratégie climatique de la Suisse est « largement insuffisante », comme celle d’autres pays riches.

La source: lenouvelliste