Introduction
La saison 2022-2023 des Matinales de PME s’est ouverte le 6 septembre dernier, au Casino de Montbenon à Lausanne, devant une soixantaine de participants, avec un invité de marque, Jean-Claude Biver.
Le thème de la journée était consacré aux enjeux de la création d’entreprise aujourd’hui.
A 73 ans, ce grand connaisseur de montres annonçait en mars dernier le lancement de sa propre marque de montres haut de gamme,
JC Biver, avec son fils Pierre de 22 ans.
Les Matinales de PME
Ce passionné d’horlogerie fêtera l’année prochaine ses 50 ans d’activité dans ce secteur.
En 1982, il rachète notamment la marque Blancpain pour une bouchée de pain avant de la revendre dix ans plus tard au Swatch Group pour 60 millions
et d’intégrer le comité de direction du groupe sous la houlette de Nicolas Hayek.
Une réussite financière indéniable mais qu’il décrit lui-même comme « la plus grosse erreur de sa vie.
Je me sentais seul, déprimé,
et j’ai vendu cette marque qui faisait douze millions de francs de profit pour une bouchée de pain.
Néanmoins, il restera avec Nicolas Hayek pendant 10 ans, « des années passionnantes, surtout pour tout ce que nous avons réalisé avec Omega »
. En 2004, l’envie de se lancer un nouveau défi le poussera à racheter une partie du capital de Hublot.
Cette fois, c’est au groupe LVMH qu’il revendra sa marque huit ans plus tard
en devenant président de la division horlogerie du groupe de François Pinault.
Pour Jean-Claude Biver, l’entrepreneur d’aujourd’hui, quel que soit son domaine d’activité, doit se concentrer sur trois critères pour réussir.
Il est impératif de développer un produit, une idée ou un concept, qui soit le premier,
qui soit différent et qui soit unique.
« Si vous pouvez cocher ces trois cases, foncez,
vous n’aurez aucun mal à trouver des investisseurs et la voie du succès sera dégagée. »
Il souligne également que toute démarche entrepreneuriale doit être animée par la passion et la curiosité, tout en rappelant que le succès est un état d’esprit.
Pour sa nouvelle entreprise, Jean-Claude Biver va surtout s’entourer de jeunes collaborateurs,
qui sont, selon lui, les seuls à pouvoir le challenger et bousculer ses habitudes.
« Le gros risque pour un entrepreneur qui a eu du succès, c’est d’avoir des certitudes.
C’est pour cette raison que nous devons nous entourer, car nous sommes toujours plus forts ensemble.
Et si vous choisissez des jeunes, ils apportent leur fraîcheur et un regard neuf sur la meilleure façon de créer et de lancer un produit.
Jean-Claude Biver, véritable stakhanoviste travailliste qui se levait à trois heures du matin
et qui convoquait ses équipes au bureau à 5 heures du matin, reconnaît aujourd’hui que c’était une erreur.
« On ne peut plus demander aux jeunes générations de faire de tels sacrifices pour leur travail alors qu’elles ont une vie, une famille, d’autres intérêts,
et je me rends compte que j’en demandais trop à mes équipes à l’époque.
quand on peut être très efficace, sans arriver au bureau avant le lever du soleil.