Lorsque la Suisse achète pour plus de 20 millions de francs d’armes à l’étranger, le fabricant doit participer à l’industrie suisse de la sécurité. Les entreprises suisses incluses dans ces accords compensatoires en sortent gagnantes.
En effet, participer à des activités de compensation signifie une activité de recherche plus intense, ainsi qu’un volume et une dynamique d’exportation plus importants que dans des secteurs comparables.
Telles sont les conclusions d’une étude indépendante de BAK Economics. Ce rapport a été présenté lundi par son parrain, armasuisse, qui a voulu vérifier les effets des « cas compensatoires ».
C’est même, en principe, la totalité du prix d’achat qui doit être indemnisé. Selon l’Office de l’armement d’Armasuisse, ce système a pour but de « réduire notre dépendance vis-à-vis de l’étranger » et de « renforcer la résilience et la sécurité d’approvisionnement de la Suisse en cas de crises internationales ».
Environ un milliard de francs
Selon cette étude, 616 cas d’indemnisation ont été enregistrés entre 2018 et 2021, avec la participation de 194 entreprises suisses. Le volume total des commandes s’est élevé à environ 1 milliard de francs.
Environ 8 % de ce volume peuvent être attribués à des activités compensatoires dites « directes ». Dans ce cas, le service économique de l’entreprise suisse bénéficiaire est directement intégré à l’armement acquis, par exemple dans le cadre d’une sous-traitance ou d’un projet commun.
Pour la majeure partie (92 %) du volume, il s’agissait d’affaires compensatoires « indirectes ». Ceux-ci comprennent, entre autres, des mandats industriels et de recherche, des transferts de technologie et de savoir-faire, ainsi que du soutien à la commercialisation.
Des affaires importantes pour les entreprises
Ces entreprises ressortent donc gagnantes des retombées de l’activité compensatoire.
Cependant, il n’a pas été possible d’établir un lien de causalité statistique entre les cas compensatoires et les différents paramètres d’impact sur l’économie nationale.
Les entreprises suisses interrogées dans le cadre de l’enquête (en particulier les PME) considèrent que la compensation est importante. Pour certains, cette activité a permis de réaliser environ 7% d’exportations supplémentaires.
A la pointe de l’efficacité de la recherche
Enfin, l’analyse montre que l’industrie suisse est bien positionnée dans les technologies liées à la sécurité.
Dans la plupart d’entre eux, les entreprises suisses ont connu une croissance supérieure
à la moyenne mondiale (hors Chine) et à la majorité des pays de référence
en matière de brevets et de brevets de classe mondiale.
Près d’un brevet sur quatre (23%) développé par des chercheurs suisses fait partie des brevets dits de classe mondiale. Cela place la Suisse au premier rang en termes d’efficacité de la recherche.
La part du nombre total de brevets actifs dans le monde est de 0,4 % dans les domaines technologiques;
liés à la sécurité et de 1 % pour les brevets de classe mondiale.
Cela signifie que des chercheurs suisses ont travaillé au développement d’un brevet de classe mondiale actif sur cent.
La source:rts